Il faisait chaud: c’était plein à craquer. Dans le pénombre,le décor est planté. On se croirait à l’aube d’une cérémonie mystique en voyant les supports qui,tels des autels,sont recouverts de tissus blancs , disposés au travers de la scène. Ils s s’illumineront sans cesse dans une déluge de couleurs au rythme de la musique,illuminant légèrement un grand fond à l’image de leur dernier album: Merriweather Post Pavilion. Animal Collective réunit ce soir un public de curieux venus écouter la magie noire,la tornade sonique ébouriffante du groupe,ou se prendre une monumentale claque. Le groupe entame son set avec le rugissant Summertime Clothes,on se laisse prendre,sans retour possible,obsédés par le psychédélisme électronique hypnotique du groupe. Les voix se mélangent à merveille, Avey Tare perpétuellement voûté sur ses consoles,Panda Bear chante ses mélodies sublimes à quelque dieu oublié,sur les hochements obsédés de Geologist. Ils enchaînent sur un Guys Eyes plus calme, avançant dans une somptueuse petite progression intrépide. Animal Collective exécute un tour de force incroyable; insaisissable au point de nous faire oublier la majeure partie de tout ce qu’ils ont ou que l’on a pu bien faire avant chaque nouveau morceau. La complémentarité quasi-parfaite de Panda Bear et Avey Tare offre aux spectateurs un show sans pareil. Chaque morceau,chaque ligne vaguement reconnu est accueilli par une étrange clameur du public.
Leur puissance stellaire embrume et fait naître la confusion dans les mémoires. Ils possèdent littéralement la salle par une version incroyablement belle de Fireworks, il faudra attendre presque la toute fin du concert pour goûter à la sublime version,non moins efficace de Brother Sport hypnotique, qui ne semble ne plus finir pour le plus grand bonheur de certains. Le côté arty-je-fais-de-l’expérimental-et-je-t’emmerde passe très bien sur les disques, mais est un peu agaçant sur scène. Malgré un show presque entièrement informatisé,Animal Collective a réussi d’illuminer de ses lumières la petite salle du Paradiso. Le concert se termine à l’image de ses membres avec un My Girl gardant tout son mystère,très clean et superbe comme sur l’album. De ce concert on ne retiendra pas grand chose , juste une ou deux images seulement,seul les corps se souviendront. On en ressort pas moins frustré de n’avoir pas vu assez de folie,pas assez de risques. Devant un tel spectacle, certains parleront d’un côté hautain frisant l’autisme, donnant parfois le sentiment au spectateur de n’être rien de plus qu’un meuble. N’attendez-vous donc pas en allant les voir, à une intense communication avec ces extra-terrestres,façon rencontre du troisième type. Leur porte reste cependant ouverte…Libre à vous d’en franchir le seuil ou non.
Animal Collective,live au Paradiso,Amsterdam le 16 Mars.
Vous retrouverez le live ici
Live très intéressant car le groupe joue quelques nouveaux morceaux que l’on retrouvera sûrement sur un prochain album (la plupart des morceaux de l’album sorti cet hiver étaient joués en concert bien avant sa sortie…).