Le chemin est long est tortueux pour arriver au Caprices Festival. En tout cas depuis la France.
Situé dans une station de ski, au milieu des châlets qui finissent d’accueillir les sportifs en neige, le festival se dresse au milieu de Crans-Montana, à quelques kilomètres de Sion. Mais si le trajet depuis la vallée est rapide et simple, il n’en reste pas moins que c’est une station de ski, et même à mi-avril, la fraicheur est de mise.
Accueilli par un beau soleil qui a laissé place à un peu de neige, tout cela était insuffisant pour me guider jusqu’au site du festival. Compliqué à cause d’un petit manque de signalisation, en tout cas depuis mon parking.
Une fois entré, il y a une chose qu’on remarque tout de suite : ce festival est un véritable labyrinthe. Dès que vous franchissez l’entrée, n’espérez pas revoir le ciel avant votre sortie. Tout est restreint et vous passerez de tantes en chapiteau pour passer d’un lieu à un autre.
Arrivé tard et un peu fatigué, je n’ai pas eu trop l’occasion de découvrir vraiment les ambiances du festival. A peine reposé que j’enchaine les concerts entre le chapiteau et la scène secondaire.
Malheureusement, impossible de profiter de plus que les trois premières chansons de chaque concert, l’organisation empêchant aux photographes d’entrer avec leur matériel dans les salles.
Je commence donc par le Reservoir où se produit Jimi Tenor & Kabu Kabu. Pas de regret cette fois à devoir rester seulement 3 chansons.
Je file donc au Chapiteau où Loane débute la soirée. Loane c’est un joli visage pour les mecs et une jolie voix pour les filles. Une douce et sympathique introduction à cette journée de chanson.
Direction ensuite de nouveau le Reservoir pour voir Oxmo Puccino, sans doute parmi les rares artistes de Hip-Hop français que j’avais envie de voir. Le mec a l’audace et le talent de jouer avec un vrai groupe, ce qui rend sa prestation très attractive. A revoir en entier.
Va et vient et retour au Chapiteau où Julien Doré lance son spectacle. Oui, spectacle presque plus que concert. Il est agréable de voir qu’il a pris soin d’offrir à ses spectateurs un réel univers. Il a fait un bon bout de chemin depuis Lolita.
Retour pour la dernière fois de la journée au Reservoir où se produit le Sergent Garcia. Il débute sa tournée au Caprices et moi, même si j’ai l’impression d’entendre toujours la même chose, ça me plait. Il suffit qu’il enchaine ses petits pas de danse avec son second chanteur et je passe un bon moment. Comme quoi il en faut peu.
Fin de soirée avec Thomas Dutronc. Comme Julien Doré, y’a vraiment un univers dans son concert. Il ne se contente pas de l’héritage paternel ou de la répétition des tubes entendus à la radio. Thomas Dutronc présente comme un scénario à son concert, et c’est très bien comme ça.
La nuit se poursuit à Caprices dans les clubs jusqu’à au moins 4 heures du matin, mais moi, le rhume et le trajet ont raison de moi et je file profiter de la couchette proposée par l’organisation pour me reposer pour profiter pleinement de la journée de demain.
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Une nuit dans un abris anti-atomique plus tard au milieu des bénévoles, je reviens à Crans-Montana pour y découvrir plus calmement la station. Et même au mois d’avril on y croise des skieurs. Certains même tentent de descendre des passages réservés aux voitures dans le parking et finissent sur les fesses. Dire que ce mec a dû être fier jusque là de n’être pas tombé dans la neige…
Retour dans la salle de presse où certains photographes « de la nuit » carburent à la boisson énergisante en continu. L’après-midi, j’aurais l’occasion d’assister aux interviews de Anais, The Young Gods, Hell’s Kitchen et Nada Surf. Tiens, Ayo a annulé son concert pour cause de rhino. Tant pis.
La soirée arrive et c’est reparti pour les concerts de 3 chansons. On débute par Hell’s Kitchen, un groupe suisse qui performe à base d’instruments sortis de la vie quotidienne comme un tambour de machine à laver. Très sympa.
On repart sur l’autre scène pour voir le « remplaçant » de Ayo en la personne de Mark Kelly, gagnant du « tremplin » du festival. Et comme promis par les organisateurs, il mérite amplement sa place sur cette scène. Il a même quelque chose de Keziah Jones, et pas que physiquement.
C’est au tour de The Young Gods de prendre le relai. Déçu par leur projet avec Dälek aux Eurockéennes, j’attendais de les voir enfin dans leur vraie configuration. Rectification, maintenant ils sont 4, mais ils n’en sont sans doute que plus crédibles. Pleins d’expérience, ils m’ont enfin bluffé comme je l’attendais.
De l’autre côté, c’est Yaël Naim qui commence son concert. Déjà vue en salle, peu de nouveauté pour moi sur ce concert : c’est beau comme du Yaël Naim. Et encore une fois, ses chansons en hébreu sont définitivement meilleures.
Reste deux concerts dans ce festival : Nada Surf et Anais. Nada Surf entâme un set d’enfer et prouve que les « vieux » (avec Young Gods) sont loin d’être les plus rouillés. Mais un problème technique personnel survient qui m’empêche d’enchainer avec Anais. Tant pis, elle fait suffisement de festivals pour avoir une chance de la revoir.
Au final, Caprices restera un festival sympa, avec ses petites galères (impossible de voir les concerts avec l’appareil photo, difficile de circuler parfois vu que tout est cloisonné) mais avec un esprit très sympa. Les efforts de création avec le Modernity@Caprices et l’aspect « concerts en intro d’une nuit complète de club » fait que ce festival est très original. Super accueil par le staff et organisation très pro à beaucoup de points de vue. Je voulais savoir ce qui faisait le succès de ce festival, j’ai compris. Et encore cette année, malgré la crise et des prix pas vraiment abordables (120 € les 3 derniers jours), le festival affiche une belle réussite.