Le week end dernier, Festivals-Rock a encore usé ses chaussures sur les terres des eurockéennes de Belfort. Habitués à ce festival franc-comtois, on connait les moindres recoins… jusqu’à cette année où l’organisation avait réservé quelques surprises.
Tout commençait donc le vendredi 1er juillet, sous un beau soleil, qui durera jusqu’au dimanche soir (première nouveauté en soi presque, même si les organisateurs n’y pouvaient rien). On découvre alors la nouvelle organisation du lieu. On supprime le chapiteau qui s’ouvre sur une nouvelle esplanade baptisée « Green room » et sponsorisée par Heineken. Difficile à dire si on y voit mieux ou moins bien. De premier abord, on a l’impression que le lieu est plus petit, mais après réflexion l’absence du chapiteau permet de voir la scène de plus loin. A l’arrière de la régie de cette scène, le sponsor a ajouté des installation pour s’assoir, largement pris d’assaut par les festivaliers.
La belle réussite dans cette réorganisation est la scène de la plage. Posée désormais sur l’eau, elle permet d’avoir nettement plus de place mais aussi une disposition qui donne une vraie bonne visibilité, surtout depuis que la haie a été supprimée. Un vrai bon point à conserver.
Lorsqu’on passe à la grande scène, on s’aperçoit que rien n’a été changé. Sauf un petit détail : deux petits écrans disposés de chaque côté tout à droite et en haut de la scène, passant une vidéo en boucle qui reprend les visuels du festival. Marrant, sauf qu’ils auraient dû les couper pendant les concerts, car il attiraient l’oeil. Après ce détail, on peut parler de la Loggia, grosse déception sur l’organisation. Largement mangée par l’espace VIP, la scène devient toute petite et quasi inaccessible tant elle est mal orientée. A changer d’urgence !
Après ces premières constatations, on peut s’attaquer aux concerts. Cela débute pour moi par un très attendu True Live sur la plage. Un bon moyen de lancer un festival, avec un concert très sympa. Concert enchainé par celui de Keziah Jones, qu’on nous avait présenté en concert solo acoustic et qui est en fait venu avec un percussionniste et une guitare électrique. Allez comprendre…
Ennuyé ensuite par Tiken Jah Fakoly sur la Grande scène, je file voir les Savy Fav sur la plage et je ne le regretterais pas, tant les mecs font le spectacle.
Après une pause repas, il est temps d’aller voir les Ting Tings sur la Grande scène. Et je peux alors constater qu’en plus de leur énergie ils ont acquis pas mal d’expérience depuis leur dernier passage aux eurocks.
Il est temps alors d’aller voir ce que Beth Ditto est capable de faire sans le reste des Gossip. Uniquement accompagnée d’un DJ tout juste là pour lancer les séquences et de 4 danseurs, elle se débrouille plutôt pas mal. Sans doute bien aidée par sa fougue et la bonne idée d’avoir 4 danseurs pour compléter l’espace.
Pour la suite, exit Tryo et je file directement voir Metronomy qui se révéleront être plutôt une bonne surprise. J’enchainerais avec la Carte Blanche sur la loggia, pour constater alors que le moindre concert fait très rapidement le plein sur cette scène et on ne voit très rapidement pas grand chose. Dommage. Il est alors temps de repartir.
Le jour suivant est sur le papier l’un des meilleurs que j’ai pu voir depuis longtemps : Anna Calvi, Kyuss, Motorhead, House of Pain, Queens of the stone age, Boys Noize, Birdy Nam Nam et Atari Teenage Riot… On commence donc tranquillement avec Anna Calvi, encore un bon choix pour débuter la journée et se motiver à arriver tôt sur le site.
Je me déplace alors vers la plage pour le concert de Kyuss Lives! Peu avant le début du concert, tous les membres de Queens of the stone age débarquent pour saluer les membres de Kyuss. On songe alors fortement à la participation de Josh Homme au concert de son ancien groupe. Mais rien ne viendra… C’était l’occasion ou jamais pourtant. Mais à part ça, les Kyuss ont joué sans s’arrêter pendant 90 minutes, très appréciable dans un festival ou l’extrême majorité des groupes ne jouent qu’une heure.
Direction ensuite la grande scène pour Motorhead. Et comme prévu pour moi, c’est très bon, mais c’est très bon 20 minutes. J’ai toujours cette bizarre impression d’un manque de renouvellement quand j’écoute ce groupe.
Ensuite, sur la Green Room va débuter House of Pain. Assez impatient de voir enfin ce groupe. Mais là grosse déception. La déception classique qui arrive pour la moitié des « vieux » groupes sur le retour. Assez mous, on sent qu’ils ont perdu la fougue qu’on peut encore retrouver sur les vidéos d’époque. Et le paroxysme arrive lorsqu’ils osent massacrer une chanson de Cypress Hill. C’en est trop, je m’en vais.
Mais je retrouverais le sourire avec le concert des Queens of the stone age. Resté sur une déception sur leur dernier concert sur cette même scène, là ils sont en forme et jouent un concert sans faille. Certains qui n’aime pas trop le groupe avoueront même avoir passé un bon moment, c’est dire.
Avant de terminer par un passage rapide devant Birdy Nam Nam et Atari Teenage Riot, je passe un autre très bon moment devant Boys Noize. Le jeune allemand mélange un DJ set et un live et a du en convaincre plus d’un.
Pour le dimanche, même si l’affiche peut à priori paraitre plus alléchante, je ne suis pas emballé. Je tente tout de même The Do pour débuter la journée, qui sera un concert agréable quand même. Le concert de Katerine sera comme attendu un mélange de bonnes choses à entendre et à voir.
Par contre, sans surprise le concert de Beady Eye est d’un plat consternant. Rien à voir, pas grand chose à écouter, le temps d’Oasis est bien loin. Odd future sera un bien meilleur choix pour l’heure.
Je zappe ensuite Aaron et alterne ensuite entre Arcade Fire et Katerine et son cabaret burlesque. Si Arcade Fire est un bon groupe, on se laisse vite endormir par un manque d’emballement global. Le concept du concert de Katerine sera par contre une bonne idée. Le chanteur enchainera de nombreuses reprises de titres plus connus les uns que les autres, parfois entouré par les actrices du film Tournée. Un bon moment en fin de compte.
Et voilà, le festival se termine alors. Juste le temps de passer voir comment le festival a organisé son espace VIP, avec une zone réservée non loin de la loggia et donne accès à une plateforme pour avoir une belle vue sur la grande scène. Intéressant, mais pas sûr que cela justifie les 44 euros de plus sur un forfait 3 jours.
Au final, 95000 spectateurs et un samedi complet, ce qui relance le festival avec au moins 15000 entrées de plus que l’année précédente. On se dit donc que les valeurs sûres comme Motorhead ou Queens of the stone age n’y sont pas pour rien…
Mes meilleurs concerts des eurockéennes 2011 :
1 – Queens of the stone age
2 – Boys Noize
3 – Kyuss Lives!
4 – True Live
5 – Ting Tings
Retrouvez ici nos photos du festival :
Tout à fait d’accord avec ton analyse et félicitations pour la qualité du reportage et des photos… Sublimes ! bravo.
Excellent report. Bravo !
Hello!
Toujours sympa de lire des reports des Eurocks.
Seulement… J’ai un petit souci avec ton paragraphe sur House Of Pain.
Tu commences en laissant paraître que tu connais bien le groupe, en les jugeant trop mous: « La déception classique qui arrive pour la moitié des « vieux » groupes sur le retour. Assez mous, on sent qu’ils ont perdu la fougue qu’on peut encore retrouver sur les vidéos d’époque ». Bien, chacun ressent le live d’une manière différente, et c’est sûr qu’ils n’ont pas été si transcendants qu’ils auraient pu l’être il y a 20 ans lors de leurs débuts.
Mais il semblerait que tu ne les connais en fait pas du tout.
Au point de ne pas savoir que leur plus gros classique et leur morceau le plus incontournable n’est pas de Cypress Hill mais bien d’eux. Et oui, grande nouvelle, Jump Around c’est bien de House Of Pain. Donc non, ils n’ont en rien « massacré une chanson de Cypress Hill », puisqu’elle est bien la leur, et que oui, ils en sont les compositeurs.
Je voulais simplement te le faire savoir.
A bientôt sur un autre festival!
Salut Anne Lise, merci pour ton commentaire.
Par contre, je crois que tu n’étais pas aux eurockéennes à ce concert, sinon tu aurais repéré que le titre de Cypress Hill dont je parle n’est pas Jump Around mais « Hand on the pump ». Pour tout avouer, je suis parti même à ce moment là, je n’ai donc même pas vu « Jump around » ou aussi appellée « la connue » par les deux mecs derrière moi qui la réclamaient.