Le festival de la Guerre du son se termine, retour à la paix, mais avant, quelques souvenirs de guerre en texte, photos et vidéo.
Mine de rien, cette programmation 2008 de La Guerre du Son a quelque chose d’intéressant. C’est sûr que c’est pas un alignement de têtes d’affiches. Non, on garde l’esprit champêtre et bénévole, et on fait une programmation plus intelligente que ça.
Pour sûr, beaucoup auront été mécontents. Mass Hysteria et Watcha. Pour certains vus et reçu, parmi ceux là déçus et re-déçus. Mais quand on sait que le premier but dans cette programmation, c’est la prestation de scène, on y réfléchit à deux fois. On a beau dire, avant même le début du festival, c’est vrai que Mass Hysteria, Watcha et Kiemsa, ça sent bon la Guerre du son.
Alors on arrive le vendredi avec ce bon à priori qu’on va passer un bon week-end. Toujours le cadre improbable de Landresse-Ouvans. Passage par Ouvans, et on est reçu… par un troupeau de vaches qui traverse la route. Ca situe le côté champêtre. La première fois, on a du mal à imaginer du metal là au milieu. Et pourtant…
Tout est déjà presque prêt, et ça, c’est sans doute l’un des premiers avantages de la Guerre du Son : l’organisation. Que ce soit pour l’accueil, la sécurité, les animations, … y’a rien à redire. Le mélange de bénévoles qui vont de 7 à 77 ans n’empêche pas la motivation et le professionnalisme. Et à ce niveau là, La Guerre du Son c’est tip-top.
On commence le festival par la rencontre avec Mass Hysteria. C’est Mouss et Stéphane qui répondent à mes questions. On sent déjà l’envie d’en mettre plein la vue le soir sur scène. On apprend par exemple le projet de DVD à venir. Bonne nouvelle.
Mais ensuite, le festival ouvre déjà ses portes, et les pensionnaires du camping entrent petit à petit.
C’est Sorry for Yesterday qui a la dure tâche d’ouvrir le festival. Mais au final, le groupe de Besançon s’en sort plutôt pas mal. Ils lancent le festival avec leur pop tranquille, mais qui se lance très vite vers ce qui nous attend plus tard.
Suit alors les Subway. Les quatre filles de Subway poursuivent ce que Sorry for Yesterday avait bien démarré. Mais on sent quand même que l’attente se fait pour Mass Hysteria.
Place ensuite donc à Mass Hysteria, qui prouvent que les programmateurs ont raison de leur faire confiance. Dix ans de carrière, mais une énergie intacte. On aura beau dire, mais ces groupes qui donnent l’impression à chaque concert de jouer la plus grosse scène de leur carrière, on sait pourquoi ils sont encore là après tant d’années. Oublié les reproches fait à certains titres un peu trop « rock », les Mass, sur scène n’ont pas changé. Et le public leur aura bien rendu, et vice versa.
Mais partir après le concert de Mass Hysteria aurait été une erreur. Sna-Fu porte bien son nom : ils sont fous. Ou plutôt déjantés : ça bouge dans tous les sens, et si certains doutaient encore du choix pour le nom du festival, ils ont dû comprendre maintenant.
Et la journée du vendredi se termine, avec en perspective le samedi, avec 5 concerts à suivre, et beaucoup d’interrogations. Parmi celles-cis : Watcha est il toujours le Watcha des débuts sur scène ? Les trop rares Kiemsa sauront-ils rattraper le temps perdu ? Moonraisers sauront-ils apaiser les guerriers ?
Les premières réponses viennent lors des interviews de Watcha et Kiemsa.
La réponse à ces questions viendra après la démonstration étonnante de « Born to Brass », une fanfare itinérante dans le site du festival qui rejouent les classiques du rock (Sepultura, System of a Down, Rage against the Machine…) avec les instruments de fanfare. Et ça a eu le don de faire bouger les impatients. Si bien que parfois, ils leur fallait demander aux spectateurs d’éviter de les bousculer en dansant.
Et dans cette programmation du samedi, c’est Machina Deus Ex qui démarre la journée. Si tout le monde n’aura pas forcément apprécié leur musique (et pourtant !), ils auront pu apprécier le look très sexy de leur chanteuse.
C’est ensuite Moonraisers qui calmera les esprits, pourtant pas encore forcément trop chauffés. Mais encore une fois, je ne suis pas amateur de reggae, sauf quand il y a de l’originalité. Et là je dois avouer que Moonraisers, bien qu’originaires de Suisse, ont su créer un reggae à leur sauce, et loin d’être répétitif. Avis aux amateurs. Et en plus ils ont eu la générosité de distribuer des t-shirts et autres CD dans le public.
La nuit tombe, et la Fire Green Company commence alors ses démonstrations brulantes pour attendre l’arrivée de Kill The Young.
Et une fois de plus, les programmateurs ont eu le flair de faire venir ces trois frères de Congleton (banlieue de Manchester), car derrière un voile pop sur cd, ils envoient pas mal en live. Avec ces trois frères, on sent la complicité et les habitudes. Forts d’un grand nombre de concerts déjà joués, ils savent faire bouger un public pas forcément acquis.
Et pas forcément acquis, c’était aussi le cas pour Watcha probablement. Après un album Phenix qui en aura déçu plus d’un et un long passage où le nombre de concerts s’est réduit pour le groupe, nombreux « attendaient de voir ». Et ils n’ont pas mis longtemps à voir : Watcha est toujours là. Ils démarrent comme des brutes et poursuivent un concert lourd et puissant jusqu’au bout. Watcha n’est pas mort !
Et à charge de conclusion de ce festival, les mayennais de Kiemsa ont une lourde tâche. Passer après Watcha et conclure avec brio cette édition 2008. Et ils ont pris leur rôle à coeur. Leur fusion-rock-ska-punk a défintivement retenu les festivaliers jusqu’au bout. Il est tard, mais partir maintenant serait dommage. Kiemsa envoie et ça faisait longtemps qu’on avait pas vu groupe alternatif mériter si bien le qualificatif de festif. Ca envoie dans les enceintes, mais aussi sur scène avec un chanteur survolté et même un guitariste handicapé. Y’a de la mise en scène, des feux d’artifice, tout ce qu’il faut pour regretter que ce soit déjà fini.
Reste plus qu’à rentrer, en espérant que les choix de 2009 seront toujours aussi bons.